Dans le cadre du festival Ay-Roop, le Triangle accueillait samedi 26 mars Pleurage et scintillement, un spectacle à mi-chemin entre le cirque et la danse. Une chorégraphie menée par le duo Jean-Baptiste André et Julia Christ.
Ça ressemble à un bar. Plein de chaises éparpillées n’importe où. Il est là, accoudé, déjà ivre. Dehors, il pleut. Elle entre, essore son foulard. Il veut l’approcher.
Ça ressemble un peu à un film des années 60, vinyles de tango et pardessus rouge. Mais pas que. Lui, Jean-Baptiste André, commence par un numéro à mi-chemin entre un Pierre Richard bourré et un Pierre Etaix maladroit, un jeu avec les chaises pliantes aussi loufoque que touchant, et donnant lieu à des postures totalement incongrues. Le public rit.
Le duo va passer la soirée là, à danser sur le bar, à occuper la scène, numéro de karaoké sur « Blue moon » à l’appui. Et quand Jean-Baptiste André se prend pour Elvis Presley ou qu’il modifie la vitesse d’un vinyle, le titre Pleurage et scintillement* prend tout son sens.
Puis les corps se rapprochent, avec au départ des gestes un peu bancals où le rire commence à laisser la place à la nostalgie, puis des passages illustrant la tendresse et la passion. Julia Christ et Jean-Baptiste André embarquent le spectateur dans le silence magistral d’une intimité qui se forme sur scène, au cœur de leur duo émouvant. Un briquet, un jeu d’enfant. Puis la serveuse ramasse les chaises pour les ranger. L’endroit est vide. Bourvil aurait sûrement chanté « Non je ne me souviens plus du nom du bal perdu ».
Ay-Roop se poursuit jusqu’au 3 avril : demandez le programme !
*Le pleurage et scintillement (W & F pour Wow and Flutter) est une déformation du son d’origine à la suite d’un enregistrement sur un support comme une bande magnétique ou une cassette audio.
Bonjour,
Merci pour cet article, c’était vraiment un beau spectacle, à la fois touchant et drôle.
Florence Drouet
Merci pour votre retour et votre visite. En effet un très beau moment au Triangle ce soir là !