Du 22 au 26 mars se joue au TNB le spectacle Nos solitudes, chorégraphié et interprété par Julie Nioche. Un court moment en apesanteur en compagnie d’un corps aussi enchaîné que libre.
Joué en alternance par Julie Nioche ou Sylvain Prunenec, Nos solitudes relève autant du dispositif scénique et sonore, de la performance, de la danse et presque du cirque. Durant près d’une heure, un corps enchaîné à des filins va se démener avec un certain nombre de poids, le tout accompagné en musique par le guitariste et compositeur Alexandre Meyer.
Julie Nioche, qui interprète aussi parfois des pièces d’Emmanuelle Huynh, est également ostéopathe. De quoi enclencher une réflexion sur le corps et sa liberté de mouvement(s). Car toute la subtilité du spectacle réside entre le paradoxe de ces poids suspendus et étrangement légers, face à un corps, parfois endormi, qui doit effectuer des gestes précis afin de s’élever, et faire « tomber les poids » de ces solitudes. Une contrainte physique qui se ressent au fil du spectacle, presque comme les efforts d’un trapéziste; et lorsque le corps redevient souple, il semble pouvoir s’affranchir dans un monde magique, où la musique renforce le côté onirique. Des moments en lévitation, où les jeux de suspensions inverseraient presque le plafond et le sol; Nos solitudes replace le corps entre le poids métaphorique de nos liens et celui imaginaire d’être, enfin, une plume.
Nos solitudes, un spectacle sans gravité à voir jusqu’au 26 mars au TNB de Rennes