Dans le cadre du festival Jazz à l’Ouest, en collaboration avec le musée des Beaux-Arts, le lycée Bréquigny et le collectif Au détour de Babel, des ateliers d’écriture autour du spoken word étaient proposés. Pour une restitution publique au cœur du musée le samedi 6 novembre.
C’est un public nombreux qui s’est rendu au musée des Beaux-Arts pour découvrir cette initiative, mêlant Youn, artiste spoken word, aux voix du collectif dont il fait partie, Au détour de Babel, mais également à celles d’amateurs venus écrire quelques lignes au sein du musée. Car ce sont des objets chargés d’histoire(s) et sortis des réserves pour l’occasion, dont les plumes se sont inspirées, le tout accompagné par des improvisations au oud par Niqolah Seeva.
Tout a commencé par une sombre histoire de patins qui n’étaient pas à glace. Ça aurait pu patiner en effet, car les textes nécessitent une écoute attentive. Mais ce sont des mots d’humour, des mots politiques, des mots d’amour qui l’ont emporté face à un auditoire ravi. Tout part de la contemplation; du regard au mot, puis viennent les phrases comme des coups de pinceau; interrogations sur le coût d’une œuvre d’art quand elles sont planquées en réserve autour d’un yatagan*, saynètes semi-absurdes autour du Graal ou introspection à partir d’un simple clou. Interrogations pour savoir comment la Syrie s’en sort, et de voir que d’un lever de soleil à Constantinople à Chateaubriand il n’y a qu’un pas.
« Saisir la muse au musée »
Les pas ont donc suivi les poètes et la musique de salle en salle, pour plus d’une heure que personne n’aura vu défiler, jusqu’au final de Youn devant le « Nouveau-né » de Georges de Latour; un très beau texte sur l’envie de liberté. Celle de l’imagination des participants qui ont pu confronter la pratique de l’écriture à celle de la mise au l’oral à la redécouverte des œuvres du musée, ces Toiles à l’Ouest ont croisé les pratiques artistiques; une réussite qui dépoussière les collections et un mélange des univers que l’on aimerait croiser plus souvent. Saisir la muse au musée, un succès pour un public amusé, et la rime, tout le monde peut en abuser, comme le cerveau, il n’y a que si on ne s’en sert pas qu’elle est usée.
Jazz à l’Ouest continue jusqu’au 14 novembre ! Demandez le programme !
*Yatagan : arme blanche munie d’une lame courbe