20 ans. Le Grand Soufflet a lancé son édition anniversaire le jeudi 1er octobre au Thabor. Billetterie accordéon, guirlandes lumineuses, chapiteau installé : place à la musique jusqu’au 10 octobre !
Après un message de sympathie en direction de Jean Corti, qui a dû annuler sa venue au festival, c’est Lionel Suarez qui entre sur scène. Seul. Une petite heure en compagnie d’un homme, accompagnateur de Nougaro, Minvielle, ou encore arrangeur pour Mouss & Hakim, que l’on retrouvera dimanche 4, et de son instrument. L’accordéon c’est « le piano du pauvre », que l’on retrouve autant dans les musiques traditionnelles que dans les grandes heures de la chanson française. Le set de Lionel Suarez naviguera donc de « Rimes » de Claude Nougaro à une prenante interprétation d’ »Amsterdam », de thèmes brésiliens comme « Mexe Mexe Funga Funga » (dont nous cherchons aussi la traduction) à des airs plus endiablés. Discret, humble, Lionel Suarez joue les yeux fermés, concentré sur ses variations et ses ornements, ses changements rythmiques qui auront transporté le public bien loin du parc rennais.
Lionel Suarez, qui sera à retrouver pour une création avec Krismenn et Alem autour du beatbox et du Kan ha diskan le samedi 3, et en compagnie de Mouss & Hakim le dimanche 4, cède ensuite la place à un nombre plus important de musiciens : l’Orchestre National de Barbès. Même si les prémices du groupe se trouvent à Alger, c’est du quartier Barbès à Paris que le groupe tire son nom; formé en 1995, les musiciens ont à peu près le même âge que le festival. Coïncidence ? En tout cas beau choix d’ouverture, car l’Orchestre National de Barbès, soit une dizaine de musiciens sur scène, réussissent en moins de 15 minutes à enflammer le chapiteau.
Il faut dire que l’ensemble est équipé pour faire bouger : guitare, basse, batterie, appuyés d’une section cuivres qui sait manier l’art de la chorégraphie, sans compter sur les rythmiques gnawa envoyées par les qraqeb (les instruments métalliques en forme de soucoupes), ou l’appel à la transe mené par la derbouka. Mais l’ambiance ne s’arrête pas aux airs raï, et passe également par le micro : entre des introductions d’influence chaâbi, l’expression vocale tire aussi vers le raggamuffin. Bref, l’Orchestre National de Barbès est un véritable melting-pot musical, qui n’hésite pas à balancer des ambiances reggae ou repartir de plus belle dans le vertige d’airs populaires. Une belle hybridation entre la transe gnawa et la pop occidentale; qui fera chauffer le public. De quoi affronter les premiers frissons de ce début octobre. Et propulser cette première soirée des 20 ans du Grand Soufflet dans la chaleur d’une énergie communicative et partagée.
Le Grand Soufflet continue jusqu’au 10 octobre, demandez le programme !