La volante, de Christophe Ali et Nicolas Bonilauri : à la fois un drame de la route, un thriller intimiste, et un hommage aux vertus du secrétariat intérimaire.
Marie-France (Nathalie Baye) perd la raison en même temps que son fils, Sébastien, victime d’un bête accident de la route, percuté par la voiture d’un homme (Malik Zidi) qui allait, sous la pluie, de nuit, avec sa femme, vers la maternité la plus proche. 9 ans plus tard, Marie-France est engagée comme secrétaire intérimaire dans le service de l’homme qui a malencontreusement tué son fils. Petit à petit, elle va tisser sa toile pour orchestrer sa machiavélique vengeance.
Ambiance à la Hitchcock pour ce drame guère emballant (malgré la musique censée distiller un suspens anxiogène, malgré la présence d’une icône du cinéma hexagonal, Nathalie Baye, impeccable en secrétaire irréprochable de sous-direction aux desseins diaboliques, malgré la présence de Malik Zidi incarnant un triste citoyen victime de circonstances défavorables qui devint homicide et père le même jour – ou plutôt la même nuit), dont le mérite principal sera sûrement d’ouvrir une porte ouverte en soulignant que la vengeance ne mène nulle part si ce n’est vers de prévisibles désastres… Ce qui nonobstant n’est peut-être pas si mal en ces temps incertains où certains croient encore qu’œil pour œil et dent pour dent soit une maxime efficiente (alors qu’il y a tant de choses plus belles, plus délicates et plus douces à faire que ruminer ses acrimonies et cultiver sa sociopathologie).
La volante – Thriller franco-belgo-luxembourgeois – Réalisé par Christophe Ali et Nicolas Bonilauri – Avec Nathalie Baye, Malik Zidi, Johan Leysen – Musique de Jérome Lemonnier – Sortie le 2 septembre 2015 – Durée : 1h27