Daniel Paboeuf, saxophoniste, comédien, compte parmi les figures musicales incontournables rennaises… depuis les années 1970. Nous n’allons pas retracer l’intégralité de son parcours, de Marquis de Sade à Trunks; le plus important est de savoir qu’il sort ce mois-ci le deuxième album de son projet Daniel Paboeuf Unity, intitulé Ce qu’il en reste.
Ouf, il n’y a aucun point d’interrogation à ce titre, nous nous serions sentis obligés d’y répondre. Nous aurions plutôt envie de nous pencher sur la brochette d’artistes qui participent au disque, qui dès le 1er titre, « Who kill captain Hook », semble vouloir emmener l’auditeur dans un univers sonore inconnu. Autour du saxophone, deux batteries : Nicolas Courret et Jérôme Bessout qui prennent le défi d’adapter leur rythme à des compositions sans cesse en rupture et en mouvement. Et quel mouvement. Deuxième titre, « Lago ». Une sorte de jazz-garage-progressif-noisy, avec crissements et ambiances, précision rythmique et liberté musicale. Une liberté qui amène des instants pour planer comme sur « Kaa’s dead ». Accords aux claviers assurés par David Euverte. C’est Mistress Bomb H qui se cache derrière le laptop, entendez tout ce qui sera informatique, et ajouté avec inspiration.
Parfois c’est un champ de ruines qui s’offre à l’oreille, avec quelques battements électriques qui osent encore braver les espaces vides; un souffle, un rien, qui parcourent l’échine pour mieux pouvoir replonger dans des ambiances entre apocalypse et fête païenne (« An insane mood »). Et surtout, le son si savoureux du saxophone, qui sait s’effacer quand il faut, et revenir par surprise, qui sait se faufiler au cœur de l’ensemble. Un son semblable à « une voix qui, en l’ occurrence, ne vieillit pas, et qui se régénère » signe Dominique A avec qui Daniel Paboeuf a beaucoup travaillé. Ce qu’il en reste, une forme de réponse au projet « Quelles sont nos ruines » porté par les Ateliers du Vent et pour lequel le musicien avait signé la création sonore.
En attendant la sortie du disque, retour sur une vidéo des TransOff qui donne une petite idée de ce qui vous attend fin septembre.
Un album instrumental qui réussit à réunir la richesse des parcours de chaque musicien, chevronnés à toute épreuve. Ce qu’il en reste ? Un disque enivrant, qui ose et qui assume son exploration sonore.
Release party de Ce qu’il en reste le 25 septembre salle de la Cité à Rennes avec Ruby Red Gun, Février et The Missing Season
