Melody, le très beau film de Bernard Bellefroid

Le deuxième film de Bernard Bellefroid, Melody, est dans les salles depuis mercredi dernier. Un premier film aux accents doux-amers, qui aborde un sujet polémique avec beaucoup de subtilité.

Melody

Melody galère. Sans domicile, elle dort chez des potes ou dans les halls de couloir. Jeune coiffeuse, elle exerce à domicile avec l’espoir d’ouvrir un jour son propre salon de coiffure. Le local, elle l’a déjà trouvé, mais il lui manque les fonds nécessaires pour payer les travaux. Melody a besoin d’argent. Beaucoup d’argent. La solution s’offre à elle via un site de rencontre entre femmes ne pouvant pas avoir d’enfant et femme prête à louer leur utérus. C’est ainsi que la contacte Emily, une riche Anglaise, désespérée, qui ne peut avoir d’enfants.

Filmé de façon presque documentaire, avec une douceur infinie, Melody est un film qui ne prend pas parti. Non, il raconte juste l’histoire de ces deux femmes, prêtes à tout pour réaliser leur rêve.

Alors qu’un huis-clos s’installe, et que nous suivons les neuf mois de grossesse de Melody accompagnée par Emily, parfois dans la sympathie, l’amour, puis la méfiance et la menace, la complexité de la relation nouée entre les deux protagonistes apparait. C’est sans doute ici le coup de maître de Bernard Bellefroid : impossible de juger, de prendre parti pour l’une d’entre elles.  Tour à tour, on s’identifie à l’une ou l’autre des personnages : personne n’a raison, personne n’a tort.

Tourné à Rennes et en Angleterre, le film passe de l’anglais au français selon les émotions des personnages, une belle idée qui intensifie chaque dialogue, d’ailleurs plutôt rares.

Porté avec talent et subtilité par les deux actrices, Lucie Debay (Melody) et Rachael Blake (Emily), ce film délicat survole les polémiques et s’attache à deux histoires personnelles, difficiles (le film aurait pu s’appeler Melody et Emily), qui s’entremêlent et créent un dénouement inattendu et puissant, qu’on vous laissera découvrir.

 

Melody, un film de Bertand Bellefroid, avec Rachael Blake et Lucie Debay.

 

 

2 comments

  1. Tournant /

    Super pour cet découverte de film qui me donne envie d’en savoir plus,

    merci pour ce partage, et vous Marine de nous le vous faire découvrir

    • Marie /

      Bonjour, merci pour votre visite et votre retour sur l’article ! L’Imprimerie.

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