Cobain, montage of heck, rockumentaire de Brett Morgen.

Cobain, montage of heck : Nirvana, héroïne et brûlures d’estomac.

 

Une gueule d’ange aux yeux mélancoliques. Des millions de disques vendus à la jeunesse du monde entier qui s’identifiait béatement aux rebellions de ce compositeur habité. Une voix rauque, tantôt plaintive et suave, tantôt feulement d’animal écorché, éraillée, reconnaissable entre mille. Kurt Cobain est définitivement entré dans la légende en 1994. En mourant. À 27 ans, comme le veut une certaine tradition du rock.

Né à Aberdeen (au sud de Seattle, État de Washington) en 1967, l’icône du mouvement grunge connaît une enfance gaie quoique turbulente et une adolescence chaotique : parents divorcés, consommation de drogues, échec scolaire, instabilités qui le conduisent un coup chez son père, un coup chez sa mère, un coup chez des oncles ou ses grands-parents, avant qu’il ne prenne son envol et s’installe avec sa petite amie de l’époque dans le gros bled d’à côté, à Olympia, où il trouve un poste de gardien d’immeuble et compose quelques premières perles comme « About a Girl ».

kurt-cobainLe jeune Kurt en chaussettes de sport.

Coloré par des animations qui rendent compte de cette époque et de la suite, étayé de pages (manuscrites ou illustrées) issues de journaux intimes et de cahiers où sont composés les brouillons des chansons qui deviendront des succès phénoménaux, entrecoupé d’interviews de ses proches d’alors (ses parents et beaux-parents, sa femme Courtney Love, ses musiciens Dave Grohl, Krist Novoselic…), d’extraits de concerts de moins en moins foireux et de vidéos familiales plutôt laides et très intimes, ce reportage de Brett Morgen se veut le document – dixit ce dernier – à même de bouleverser le spectateur en lui offrant l’expérience de vivre aux côtés de Kurt Cobain… voire à l’intérieur des tripes mêmes du leader charismatique du groupe Nirvana. L’auteur de « All apologies » (dont on connaît moins les problèmes gastriques et autres douloureuses inflammations) connaîtra avec Nevermind (1991) et In utero (1993) des apogées professionnels et, avec la naissance de Frances dont Vanity Fair fera ses choux gras (tant l’attitude de la jeune mère, junkie sur les bords et chanteuse du groupe rock de Seattle Hole, heurte la puritaine Amérique), une espèce de plénitude éphémère.

 

 


Cobain, montage of heck, documentaire américain de Brett Morgen – Durée : 2h25 – Sortie en France le lundi 4 mai 2015 (séance unique).

PS : à noter pour les fans inconditionnels ou pour auditeurs curieux, un nouvel album composé d’anciens enregistrements du chanteur est annoncé pour cet été.

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