Le jeudi 9 au Cabaret Botanique nous était proposé un plateau double composé de Ben Mazué et de Charlie Winston. Un mélange qui, sur le papier, s’avérait être quelque peu improbable avec des univers aux antipodes l’un de l’autre. Et pourtant…
Si la sauce prend et s’est révélée être un cocktail sympathique, il en tient pour beaucoup à la formule qu’ont décidé d’adopter les deux artistes, celle de l’acoustique et de la formation réduite.
Ben Mazué joue avec les mots, entre scansion et chant, il monte sur scène pour mieux s’y mettre avec des ballades et des portraits sur des accents pop qui pour l’occasion prennent un élan folk. Entre deux chansons, il se raconte, s’imagine. Être l’heureux gagnant d’un Grammy Award, après avoir connu la galère des 35 dates dans des médiathèques et MJC de banlieue ; et être interviewé par Rebecca Manzoni dans un regretté Eclectik imaginaire. Un univers se tisse, intime parfois touchant et doux-amer avec même des bouts de rap version West Coast.
On s’attendait peut-être ensuite à voir Charlie Winston arriver avec une solide formation autour de lui comme une grosse machinerie attendue pour une tête d’affiche de cette soirée Mythos. Et il n’en est rien. Ou tout du moins, arrivent deux musiciens, l’un au clavier l’autre aux percussions qui seront la solide base de ce concert – qui est une première. Les morceaux s’enchaînent de son dernier album jusqu’à son hit qui matraqua les ondes il y a quelques années. L’occasion de battre en brèche l’image de machine à tubes et de voir un guitariste en tweed, chapeau vissé sur la tête démontrer son talent tout en s’amusant. L’artiste aime à communiquer avec son public, dans un français certes chancelant, et celui-ci lui rend bien, jusqu’aux rappels dont une reprise d’Amy Winehouse s’est montrée surprenante. Une belle surprise pour une soirée alliant mots et paroles comme Mythos sait le faire.