Deuxième jour de festival au Cabaret Botanique. Il fait chaud. Les Rennais transpirent dans les transats. Pour se désaltérer, rien de tel qu’une rasade de mots. Et c’est Radio Elvis qui ouvre le fleuve à 18h avec son projet Juste avant la ruée.
Il est jeune et a le cheveu ébouriffé. C’est discrètement qu’il monte sur scène, attrape sa guitare, suivi par un autre guitariste (qui attrape parfois une basse) et un batteur (qui tapote parfois sur un Moog). Radio Elvis, un trio emmené par des textes voyageurs et habités par une voix fragile.
« Enfants, nous avions deviné qu’au loin se tramait un festin, nos voyages immobiles devaient nous y mener. »
La chemise noire du chanteur, le regard mélancolique, des textes poétiques, il n’en fallait pas trop pour appréhender un énième groupe français de « jeunes rockeurs qui s’ennuient et n’ont rien à dire » (aucun autre groupe ne sera visé). Et c’est là que Radio Elvis surprend. Inspiré par la littérature, comme Demande à la poussière de John Fante (dont le rejeton écrit de chouettes livres mais ce n’est pas le propos), visitant des contrées tel le capitaine Cook, se laissant submerger comme une île, le chanteur vit ses textes, d’une voix qui pourrait parfois rappeler Dominique A, et dans une recherche rythmique qui pourrait rappeler François & The Atlas Moutains. La rage du rock qui explose à certains moments, et c’est sans surprise qu’ils reprendront « Haïti » d’Arcade Fire. L’électronique fait aussi son apparition, tout comme des envolées pop, et de longues nappes contemplatives.