Ropoporose a un nom étrange, qui pourrait faire penser à un mélange entre un marshmallow et un nom de nuage ou à un animal fantastique que personne n’aurait encore découvert. Ropoporose, malgré son nom qui inclut bien pop, s’en détache quelque peu avec son premier album, Elephant love.
Avec un nom pareil et une pochette qui se rapproche plus de l’expressionnisme allemand que du marketing sucré d’aujourd’hui, on pourrait se demander ce qui se cache derrière la tête de ce duo composé tout simplement d’un frère et d’une sœur. Elle, c’est Pauline, au chant, à la guitare, au clavier, et aux percussions. Lui, c’est Romain, batterie, guitare, chœurs. Ils se mettent ainsi à tout faire derrière leurs instruments à quatre mains, là où l’écoute aurait pu nous faire croire qu’il y avait un peu plus de monde. On ne pourra alors s’empêcher de penser à d’autres duos familiaux comme Angus & Julia Stone ou les White Stripes; l’aérien en plus. Tout commence par des accords planants, quelques millièmes de secondes d’hésitation entre les notes pour la fragilité, puis tout s’accélère; une cavalcade qui se poursuit sur l’instrumental « Desire ».
Ropoporose a un goût certains pour les aigus, que ce soit à la guitare ou la voix, qui passe du parlé au crié aigu, ce qui n’est pas sans évoquer un côté Blonde Redhead. À la manière du noise, le duo aime superposer les accords oscillants sur les mêmes notes, mélangeant les horizons, souvent lumineux, avec quelques petites fêlures dans le rythme et les progressions. Des transitions magiques comme sur « Whu Whu » qui invitent plutôt à la ballade, il n’y en a pas beaucoup sur le reste du disque qui préfère inviter des pauses au milieu d’un rythme martelé rapidement aux percussions (« My God »). Ropoporose, ça bouge, ça s’agite, ça bricole son Elephant love, et même si le titre « Empty-headed » dont est est déjà sorti un clip ressemble fortement à d’autres productions actuelles, le reste du disque contient quelques pépites qu’il reste à chacun d’aller découvrir.