Eden versus Paradise Lost

Eden : un film nostalgique sur un passé euphorique qui n’allait pas sans couac.

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Les Daft Punk (Vincent Lacoste et Arnaud Azoulay) dont le charisme, à leurs débuts, est ici allègrement moqué.

Eden, ce n’est pas seulement une marque d’eau minérale israélienne, un hôtel malouin ou le prénom de la fille de Channing et Sophia Capwell dans Santa Barbara, c’est aussi un film de Mia Hansen-Løve. Elle rend hommage à son frère, Sven Løve, DJ créateur des soirées Cheers interprété par Félix de Givry. Ce n’est pas facile de rendre compte, à l’écran, de l’effervescence d’un mouvement musical aux mœurs parfois déjantées. Noctambulisme et consommation de drogues à plus ou moins fortes doses sont les piliers des fêtes décrites. Fêtes où se retrouve une jeunesse en quête de nouveaux sons, de nouveaux codes identitaires, de nouvelles raisons de s’éclater, d’échappées belles pour lesquelles il y a un prix à payer. Eden retrace (de coke) donc l’épopée de la musique garage, mélange tonique et dansant de soul, de disco et d’électro, en vogue dans les raves et les clubs des années 90 puis 2000. Cette vie décalée mènera les uns à courir le cachet (d’ecstasy) jusqu’à New York ou Marrakech, mènera les autres vers la dépression ou le suicide, élèvera de rares phénomènes vers une reconnaissance mondiale et méritée (ce sera la voie empruntée par les Daft Punk, joués ici par Vincent Lacoste et Arnaud Azoulay).

Paradise Lost d’Andrea di Stefano : dans la famille « Baron de la drogue », je demande le parrain, la nièce et son boyfriend. Bonne pioche !

 

Lui aussi cocaïné, Paradise Lost ne se place cependant pas du côté des consommateurs plus ou moins conviviaux (comme dans Eden), mais, à l’instar de tant de films sur les mafias, comme Casino de Martin Scorsese, du côté de celui des pourvoyeurs de poudre (et de leur entourage proche).

La personnalité multiple de Pablo Escobar (Benicio Del Toro), parrain multimilliardaire à l’origine de la puissance du cartel de Medellín, est au cœur de cette histoire. D’un côté : protecteur des pauvres, de sa famille et de ses intérêts personnels. De l’autre : criminel sanguinaire sans scrupules fourbe comme un crotale. L’homme, pour ne pas dire la bête, a de quoi impressionner. NB : Il s’est aussi essayé à la politique. Alors quand Nick le Canadien (Josh Hutcherson) venu surfer dans le coin s’éprend de la jolie Maria (Claudia Traisac), Colombienne qui est aussi la nièce de Pablo Escobar, la personnalité et les mœurs plus qu’encombrantes de ce dernier ne vont pas manquer d’influencer l’idylle, laquelle de toute façon, vu le contexte, semblait (un peu comme le paradis biblique) perdue d’avance.

Eden – Film français de Mia Hansen-Løve – Avec Félix de Givry, Pauline Étienne, Vincent Macaigne, Vincent Lacoste, Laura Smet… – Musique de Daft Punk, Terry Hunter, Joe Smooth, Frankie Knuckles… – Durée : 2h11 – Sortie le 5 septembre 2014.

Paradise Lost – Biopic franco-belgico-espagnol d’Andrea di Stefano – Avec Benicio Del Toro, Josh Hutcherson, Claudia Traisac – Durée : 1h54 – Sortie le 5 novembre 2014 – Déconseillé aux moins de 12 ans

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