Il faisait l’ouverture du dernier festival Maintenant. Six jours plus tard, il sortait son premier Ep, l’Échappée, en version vinyle et numérique. Le compositeur et pianiste Damien Tronchot se cache derrière le projet Pavane; et sa musique ne tient pas que sur une patte.

Ce sont des flamands roses qui illustrent la pochette de ce cinq titres; une vision colorée et d’indolentes compositions qui invitent l’électronique dans la musique classique. Ou l’inverse. Pavane, pourquoi ce nom ? Rien à voir avec la frime (quoique, si l’on relie à Pava, paon…) mais plutôt avec les racines musicales du compositeur; Pavane, c’est une œuvre de Gabriel Fauré, mais également Pavane pour une infante défunte de Maurice Ravel. Quoi de plus normal pour un pianiste de formation donc, de s’intéresser à des compositeurs majeurs du début du XXe siècle. Une recherche qui se traduira ainsi par des compositions au piano, associées à de la musique électronique.

Dès l’ouverture de La Danse de Daphnis la couleur est donnée : un savant mélange entre nappes aériennes, comètes acoustiques et profondeur du son. Pavane sait manier les samples et le prouve avec une rythmique bien sentie qui fait s’envoler la composition dans des sphères nouvelles. Car c’est un voyage que cet Ep de cinq titres, entre les basses électroniques qui font remuer les têtes du XXIe siècle et les accords classiques d’un Prélude. Une flûte et des vents qui se perdent sur un dancefloor nouveau où Kavinsky aurait croisé Debussy, un piano qui résonne et offre cette fameuse échappée. Jusqu’au Belvédère qui a sûrement déjà conquis bien des oreilles. Et si ce n’est pas encore fait, il ne tient qu’à vous de vous y laisser planer.