Le festival Maintenant s’est achevé le week-dernier à Rennes. Au menu étaient programmés plusieurs concerts, mais aussi des installations et expositions. L’une éphémère, le projet Pilot présenté au Parlement de Bretagne le samedi 18 octobre, et place Hoche, le dispositif Eotone.
Place Hoche, quatre étranges objets métalliques occupent l’espace. Des sons en sortent, à intervalles irréguliers. Puis d’un coup la structure tourne sur elle-même. Des tuyaux d’orgue amovibles ? Des vaisseaux spatiaux ? Des bananes steampunk ? Rien de tout ça, mais l’installation Eotone de Herman Kolgen et David Letellier qui ont investi l’espace public. Les deux artistes, soutenus par la filiale allemande P&T technologie, qui, nous vous le donnons en mille, travaille sur l’éolien, offrent ainsi au passant un « son du vent ». Des capteurs, situés à Rennes, Nantes, Montréal et Québec, réagissent en direct à la force et à la direction du vent. Un élément métallique par ville, et voilà une harmonie qu’aurait sûrement apprécié Eole dans cette odyssée numérique du festival.
Au cœur du Parlement, ce seront près de deux mille visiteurs qui seront venus découvrir le Projet Pilot d’Elsa Quintin et Antoine Martinet (alias Mioshe pour ceux qui aiment s’attarder sur les œuvres dans la rue). Deux fresques dont la collaboration a débuté en 2009; travaillant tantôt seuls, tantôt en duo, ils réalisent ainsi seize planches. En résulte une impression monumentale d’enchevêtrement de traits, de lignes, de courbes, de points, de motifs. Un tableau paysager presque réaliste si personne ne remarquait la présence d’un canard géant sur un lac, et un autre plus mythologique, mêlant symboles, batailles médiévales et inscriptions; ce premier volet avait déjà été présenté pour ElectroniK en 2012.
Une minutie rappelant le travail de la gravure dite à la taille douce, et des détails, qui de loin, donnent une autre vision de cette œuvre géante; il fallait bien la salle des pas perdus au Parlement pour l’accueillir.