Jeudi 2 octobre, la nouvelle édition du Grand Soufflet se lance en Ille-et-Vilaine. Au Thabor, c’est Quantic qui ouvre le bal. Et le public, tout comme les programmateurs, ne s’y est pas trompé : avec Quantic, on plane et on transpire.
En fond de scène, une enseigne colorée clignote. Magnetica, le nom du dernier opus solo de Quantic, producteur et compositeur prolifique sur le label Tru Thoughts, meneur du Combo Barbaro auquel on doit quelques perles des meilleures médiathèques dansantes. Le chapiteau est complet, et bienheureux sont ceux qui ont donc pu profiter du concert. Derrière ses machines à sampler, Will Holland aka Quantic alterne un jeu à l’accordéon ou à la guitare électrique, en chef d’orchestre du trio sur scène : une flûtiste saxophoniste et un génie des baguettes : Wilson Viveros, tout sourire, qui enchaînera des chorus vertigineux. Et qui a un pouvoir tout aussi important que celui du leader acclamé par la foule : le rythme. La base de toutes les influences et mouvements dans lesquels pioche allègrement Quantic : l’afro-beat, l’ethio-jazz, la musique afro-cubaine, le reggae et la cumbia. C’est ainsi que le britannique a remis au goût du jour plusieurs thèmes traditionnels et invité le public à revisiter la musique colombienne. Mais ne vous y trompez pas, il s’agit d’une réécriture lestée de basses qui laisse à chacun le libre choix de hocher la tête ou de danser quelques pas. L’électronique prend alors le dessus, envoyant un tourbillon technoïde au cœur du chapiteau qui s’embrase.
Plusieurs titres du dernier album, comme la ballade « Painting Silhouettes », « Duvido » dont le clip se trouve diffusé en arrière-plan, ou le déjà connu « La Plata », mais sans Nidia Gongora sur scène. Car les featuring nombreux sur ce dernier disque ne permettent pas d’embarquer tout le monde en tournée. Et là se trouve tout le talent de Quantic à délivrer tout de même ses compositions, musicalement riches, mettant ainsi au premier plan les musiciens.
C’est donc bouillant et dégoulinant que le public sort se rafraichir (sans avoir le loisir de poser un orteil sur les pelouses qui sont interdites !) avant que la soirée ne se poursuivre dans une ambiance électro-balkanique avec Dj Tagada, collaborateur régulier de Rona Hartner (venue en mai dernier à la Péniche Spectacle) avec qui il a sorti l’an dernier Gipsy Therapy. La thérapie que suit le public du Grand Soufflet est donc une ordonnance relativement simple : ouvrir ses oreilles, profiter de la musique, et bouger le reste du corps en fonction de l’état de ses lombaires.
Le Grand Soufflet continue jusqu’au 11 octobre !