Le 15 mars était lancé à Rennes un journal, en version papier, intitulé Gargarismes. Un projet un peu fou, de bricoler une publication à plusieurs mains, avec les moyens du bord. Rédigé sans langue de bois, sur des sujets militants, mais sans dogmatisme, l’équipe de Gargarismes sort aujourd’hui son numéro deux.

Les sujets sont variés : féminisme, témoignage de demandeur d’asile, urbanisme, petites brèves d’information. Gargarismes explore des idées, pose des questions, en se voulant accessible. À 1,20€ le prix de départ, c’est possible.

Le 1er numéro, tiré à 800 exemplaires, est issu d’une aventure débutée fin 2012 ; deux personnes, puis un réseau de différents collectifs politiques, de luttes minoritaires. De créateurs aussi, notamment pour les illustrations. Le travail consiste ensuite à rédiger, mais surtout à collecter des récits, des témoignages. Le but ? « Être sans dogmatisme » explique Marianne, l’une des initiatrices du projet. Dans le prochain numéro, il y aura des informations sur la grève au centre hospitalier Guillaume Régnier, sur l’Élaboratoire, les intermittents, entre autres, ainsi que la suite de l’entretien avec un demandeur d’asile publié dans le premier numéro.

« On voudrait tenir du papier dans sa main. Y lire des informations qui nous concernent. Pas les communiqués de la préfecture, les éditos contre le mariage homo, les faits divers montés en épingle, la question fondamentale qui se pose à l’approche de fêtes : « mais au fait c’est quoi une belle table ? », la promotion des soldes et la vie de Nicolas Hulot. On voudrait lire des choses sur le traitement des étrangers, sur les punks et leurs chiens, sur la ville qu’on aménage pour les riches. On voudrait parler des caméras qu’on met partout sans rien demander, des représentants politiques qu’on n’a pas demandés, des flics (qui traînent) partout avec toujours un truc à demander. On voudrait entendre ceux et surtout celles qu’on n’entend jamais ; on voudrait se moquer de celles et surtout ceux qu’on entend tout le temps. »

Extrait de l’édito du premier numéro

Une initiative courageuse, ouverte à de nombreuses interrogations sur la société qui nous entoure, et participative. Car les propositions d’articles ont été nombreuses après la publication du premier numéro. Souhaitons donc que l’aventure se poursuive (un troisième numéro serait, paraît-il, déjà étudié pour la rentrée scolaire 2014).