The homesman : la folie, la foi, le rêve américain (1854).
En art, la folie est un thème extrêmement porteur. Ce western sur les pionniers partis à la conquête de l’Ouest, armés de leur foi et de leur courage (ainsi que de leurs Colt et couteaux), le reprend à son compte, et l’explore à sa manière. Trois femmes folles à lier doivent ainsi être convoyées, à bord d’une cage à roulettes tirée par deux mules baptisées Grace et Redemption. La belle et sévère Mary Bee Cuddy (Hilary Swank) et ce vieux singe de George Briggs (Tommy Lee Jones) sont chargés de les exfiltrer vers l’Est, moins rude pour les nerfs, moins désert, moins violent, plus « civilisé », plus propice à la guérison peut-être. Retour à la case départ donc, pour ces femmes qui ont perdu la raison.
Cette expédition à travers les États-Unis d’Amérique de cette seconde moitié du XIXe siècle n’ira pas sans embûches : les Indiens, les intempéries les autochtones hostiles, les folles à surveiller, etc. Voyager dans ces conditions est une aventure ! Pour les trois folles – qui avaient en effet grand besoin de changer d’air car celui du Far West ne leur réussissait guère – et pour leurs deux courageux accompagnateurs (un gibier de potence épris de liberté et d’insoumission et une femme autoritaire taraudée par l’idée de se marier), cette épopée à travers les vastes plaines est l’occasion de voir du pays bien sûr, d’arpenter l’espace géographique, mais aussi de revisiter les cartes intimes balisées de traumatismes terrifiants compliqués à guérir.