Interview de Paco - Concert rap au Mondo Bizarro

Le 25 avril pour les amateurs rennais de rap, c’est au Mondo Bizarro que ça se passe avec la venue de Swift Guad, Téméraire Music, Dj Dios K et Paco. Ce dernier, rappeur originaire de Montreuil, a bien voulu se présenter à l’Imprimerie Nocturne à l’occasion de sa venue à Rennes.

Son parcours de rappeur.

J’ai 35 piges, 2 gosses et un album À Base de Vers Durs sorti en 2004 sur le label Horizone qui est notre propre structure. Depuis, il n’y a pas eu grand-chose car j’ai privilégié la vie au rap. La naissance de mon deuxième gamin a été un déclic à tous les niveaux. Il y a un moment, tu dois faire des choix et remplir les gamelles. Je ne pouvais plus me permettre de perdre autant dans temps dans le son. J’ai donc été moins actif, même si j’ai été invité sur quelques titres. Et l’an dernier, j’ai signé mon retour, avec le maxi Pacman réalisé en collaboration avec le beatmaker et poto Mani Deïz.

Son duo avec Mani Deïz et le maxi Pacman.

Mani Deïz est un poto. C’est lui qui est au machine, qui fait les sons. On pioche dans tout ce qui nous parle, ce qui compte c’est le résultat final. Et il y a vraiment une alchimie entre nous deux ! Pour Pacman, un mois et demi de taf ont suffi tellement ça fonctionne bien. Il m’envoyait les prods et j’écrivais dans la foulée. Si on s’écoutait, des projets comme ça, on pourrait vous en faire à la pelle.

Pourquoi Paco le narvalo ?

Paco c’est mon surnom de rappeur. Il vient de mes origines espagnoles et aussi de l’époque où je graffais, il y a bien longtemps maintenant. Quant à « narvalo », c’est synonyme de tête brûlée , fou furieux, ce qui me caractérisait pas mal à une certaine époque. Sinon, dans mon rap, j’aime bien placer les mots « bourbier » et « mijto ». Mais la langue française est tellement riche qu’on pourrait en citer plein d’autres.

« À Rennes, ce sera un show commun avec Swift Guad. On espère bien briser quelques nuques ! »

Sa complicité avec Swift Guad.

On a commencé ensemble. En 2002, on en était déjà aux choses sérieuses puisqu’on a créé le label Horizone et enchaîné les projets par la suite. Contrairement à moi, il n’a pas fait de pause, pas lâché le morceau, et ça lui a plutôt bien réussi ! Aujourd’hui encore on travaille beaucoup ensemble et il n’est pas improbable qu’on sorte un projet commun dans quelques temps !

L’évolution du rap.

C’est un long débat. Personnellement, je n’en écoute quasiment plus. Je trouve que cette musique a perdu ses vraies valeurs, ce qui faisait la force de cette culture. Aujourd’hui tout est histoire de marketing , de pognon. Ça a tué le truc. Ce qui tourne en boucle sur les ondes ne me parle plus… Malheureusement ! Aujourd’hui, je suis très éclectique musicalement. Je recherche l’émotion dans le son, peu importe le style.

Montreuil, sa ville.

Je ne vis plus à Montreuil mais dans la ville voisine [Fontenay-sous-Bois, NDLR]. Mais Montreuil est une ville populaire où beaucoup de communautés vivent ensemble. Il y fait bon vivre crois-moi !