Tonnerre de Guillaume Brac, amour givré

Il y a les histoires d’amour au soleil, et celles sous la neige. Guillaume Brac jette quelques flocons au milieu du Tonnerre, un film à la bonne saison, en janvier.

Tonnerre-2Dans Tonnerre, Guillaume Brac raconte l’histoire d’un rockeur sentimental retourné vivre chez son père. Ce dernier s’éprend d’une jeune fille plus jeune que lui venue l’interviewer pour le journal local de la ville. Maxime le fils et héros principal est un musicien trentenaire à l’allure un peu fragile. Il a sorti un disque salué par la critique, et vit chez un père lunaire campé par le rare Bernard Ménez, acteur fétiche de Jacques Rozier. Dès le début du film, le réalisateur braque sa caméra sur le lien particulier qui unit le père et le fils, un lien fait d’attention et de complicité. La rencontre avec cette jeune femme va bouleverser la vie de Maxime.

Un beau film d’amour flippé  contemporain qui sonde une époque

Le film prend alors les traits d’un début de romance sous le ciel enneigé de Tonnerre. Car Tonnerre c’est le nom de la ville, mais aussi le coup de tonnerre dans le cœur de Maxime. Le spectateur pourra mettre tous les sens qu’il souhaite dans ce titre on ne peut plus symbolique. Nous sommes donc en présence d’un début d’idylle qu’on sent cependant ne tenir qu’à un fil. On sent quelque chose de fort animer le cœur de Maxime. Réside là la beauté et la complexité du personnage. Car Maxime est un peu givré à sa manière. Prêt à s’embarquer dans une histoire en fermant totalement les yeux, bref un jusqu’au-boutiste de l’amour. On ne sait pas trop où il avance, où il nous conduit dans ce film. Mais on a envie de le suivre pour le meilleur et pour le pire. On sent cependant  la jeune femme mettre une distance avec ce type romantique. La suite de l’histoire, elle va évoluer dans un climat de peur, d’angoisse, de suspense, de drôlerie aussi. On ne dévoilera rien ici. Mais on posera cependant la question : jusqu’où peut-on aller par amour ?  Une des réponses est peut-être dans le film. Car dans sa noirceur, sa légèreté, sa tension, sa folie,  Tonnerre est un beau film d’amour flippé  contemporain qui sonde une époque. La nôtre ? À vous de juger. On découvre surtout dans le film un acteur qu’on avait pu voir déjà chez Guillaume Brac dans Un monde sans femmes ou dans le récent La bataille de Solférino de Justine Thiret. Un acteur qui dans le film évoque parfois le Patrick Deweare allumé de Série noire ou encore le Depardieu voyou du Choix des armes. Un acteur touchant qui s’inscrit dans la veine des grands, qui sait faire passer les émotions par le regard, l’attitude. Son nom : Vincent Macaigne.

Tonnerre – Un film de Guillaume Brac sorti le 29 janvier 2014 – Avec Vincent Macaigne, Solène Rigot, Bernard Ménez – Durée : 1h40

 

One comment

  1. Sylvain /

    On peut aussi voir Vincent Macaigne dans « 2 automnes, 3 hivers ». Un film excellent. Et, en effet, un artiste prometteur. Un comédien talentueux.

Répondre à Sylvain Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>