Au théâtre du Cercle, les auteurs Alexis Fichet et Nicolas Richard du collectif Lumière d’août travaillent à une nouvelle création. Répétition d’un texte avec des amateurs, ou comment Homer Simpson deviendra Homère, et comment expliquer la crise des subprimes avec des donuts.
J-6 avant la première représentation, les amateurs qui accompagnent les professionnels ont du hamburger sur la planche. Car Homère Homer se veut une pièce humoristique alliée à un outil d’éducation populaire. Et il reste du travail, montage sonore, costumes, tout n’est pas encore prêt, et la tension monte comme la dose de caféine dans les locaux du théâtre du cercle. Découverte des répétitions, sans fumigènes, mais avec le texte issu de la performance en duo Grise, partie de la citation suivante de Godard : « On devrait remercier la Grèce. C’est l’Occident qui a une dette par rapport à la Grèce. La philosophie, la démocratie, la tragédie. (…) Donc tout le monde doit de l’argent à la Grèce aujourd’hui. Elle pourrait demander mille milliards de droits d’auteur au monde contemporain et il serait logique de les lui donner. Tout de suite. Les Grecs nous ont donné la logique. C’est Aristote qui créa le fameux « donc ». Nous leur en sommes (donc) redevables. Si, à chaque fois que nous disons « donc » nous payons 10 euros à la Grèce, la crise sera résolue dans la journée. »
« Oui mais c’est pas grec les alexandrins »
L’histoire est simple : la famillle Simpson perd sa maison en raison de la crise économique, et des acteurs tentent de l’interpréter en tragédie grecque. Là où ça se corse, c’est que la troupe qui répète (pour de faux) sur scène entrecoupe (pour de vrai) l’histoire pour y aller de ses commentaires de mise en scène, de détails sur les accessoires, ou pire, de vouloir comprendre le marché spéculatif des dettes en Asie. Le tout sur une planche de skate, car Bart transformé en aède vaut son pesant de pop-corn. Mise en abime, jeu avec les codes de l’antiquité, les références, Homer se heurtera à d’innombrables aventures avant de devenir celui qui racontera des histoires, avant d’avoir pris soin tel Œdipe d’avoir crevé ses yeux avant. À chacun donc d’aller à la rencontre de cette odyssée théâtrale, car c’est bien connu, de Springfield à Athènes, il n’y a qu’un pas.
Représentations d’Homère Homer au théâtre du cercle les 21 et 22 février à 20h30 et le 23 février à 17h