Auteurs, metteurs en scène, bibliothécaires, directeurs de salles, compagnies, techniciens, musiciens, acteurs, plasticiens, de l’Opéra au Frac de nombreux métiers ont défilé à Rennes derrière un slogan : Je marche pour la culture.
Un mouvement national et interrégional coordonné par plusieurs syndicats du monde du spectacle, qui a rappelé le 10 février son existence auprès des politiques en quelque sorte. Réaffirmer l’existence de la corporation et du bénéfice de la culture qui rapporte plus que le secteur de l’automobile. Il est question d’emplois dans cette marche, de tous ces emplois précarisés et menacés par un budget qui perd 7% en 2014 pour l’éducation artistique. Un budget culturel qui n’a jamais été aussi bas depuis 1981, comme l’a rappelé Philippe Le Gal, directeur du Carré Magique (pôle national des arts du cirque à Lannion), après une introduction de Paul Huellou, musicien. Un retrait de budget de l’équivalent de… 25 kilomètres d’autoroute.
« La Culture n’est pas un luxe dont on peut se débarrasser en période de disette… La Culture c’est l’avenir… » François Hollande, 2012
Il est question d’émancipation aussi dans cette marche, de l’accès social aux écoles d’arts et du désengagement de l’état sur ce point lors d’un arrêt de la manifestation à l’école des Beaux-Arts rue Hoche. Une émancipation de chacun. Quelle culture et quel avenir sans un plan de développement fort en matière d’enseignement artistique ? Quelle culture sans lieux de résidence, sans égalité sociale, sans artistes et sans techniciens ? Les professionnels du secteur s’inquiètent en cette année électorale de la longue descente entamée depuis des années, et de l’absence du mot « culture » des programmes. La marche, qui s’est achevée au Frac par la lecture d’une lettre ouverte envoyée à Aurélie Filipetti, a rassemblé environ 200 personnes.
En ces temps d’austérité économique, de débats sans fin et sans fond, le public s’interroge également. Quel partage pour demain ? « Nous devons rester vigilants devant le monde, et rester vigilants devant le monde, c’est être encore vigilants devant nous-mêmes (…) Les lieux de l’art peuvent nous éloigner de la peur, et lorsque nous avons moins peur, nous sommes moins mauvais ». Jean Luc Lagarce.
Le site Je Marche pour la culture / Signer la pétition
Prochaine mobilisation le 12 mars