À l’occasion de la sortie de leur 2e Ep et de leurs concerts à Rennes, rencontre avec Antoine, tromboniste, et Gaspard, guitariste, membres du groupe Cheddar Costard.
■ Pouvez-vous nous présenter un peu la création du groupe ?
Antoine : le groupe a commencé à Rennes fin 2011; on n’a pas commencé à huit directement, au début on était 4 ou 5. Le but au départ c’était juste de faire de la musique; on est arrivés à Rennes en tant qu’étudiants, on avait déjà déjà joué dans des formations et on a voulu créer un nouveau groupe. Sans vouloir faire un groupe de funk il y a eu des cuivres dès le début. En tout cas il y avait simplement la volonté de faire une musique qui nous plaisait, mais comme on est 8 c’est difficile à étiqueter !
■ Pourquoi le groupe s’appelle Cheddar Costard et pourquoi pas gruyère complet veston ?
Gaspard : c’est pas mal ça gruyère complet veston, mais c’est un peu long ! On a pas mal essayé de se justifier sur ce nom; sûrement parce qu’il y a une opposition entre le cheddar et le costard qui se retrouve dans notre musique. C’est juste que ça nous plaisait.
■ Les influences du groupe, ou tout du moins les vôtres puisque vous devez avoir tous des univers différents ?
Gaspard : on écoute tous du rock ou du funk. Moi j’écoute pas mal de hip hop. Le chanteur écoute de la pop anglaise beaucoup, un saxophoniste qui écoute pas mal de jazz.
Antoine : on essaie d’écouter un peu de tout.
■ Vous parliez de la difficulté à vous étiqueter; vous faites de la funk ou pas ?
Antoine : en effet c’est pas un groupe de funk même s’il y en a quelques éléments.
Gaspard : on dit qu’on fait de la pop soul cuivrée, mais l’étiquette on s’en moque un peu.
■ Vous avez sorti un ep intitulé Cheddar Costar #1, maintenant il y a le 1.2; vous comptez continuer longtemps comme ça ?
Antoine : jusqu’à un album ça risque !
Gaspard : en fait le 1.2 qui sort bientôt, c’est une étape supplémentaire mais il n’y a que 2 titres et une intro. Puis il y a eu un clip de tourné, donc cette sortie appuie ça.
■ Comment vous en êtes venus à l’enregistrement ?
Gaspard : l’élément déclencheur c’est qu’on a gagné des tremplins, et qu’avec ça on a eu des journées de studio. Pour le 1er ep on avait gagné 2 journées, qu’on a prolongées pour peaufiner notre travail et avoir un disque fini.
Antoine : comme on peut pas se définir facilement, c’est aussi un peu l’idée de pouvoir démarcher, d’avoir un disque à faire écouter aux salles. On a aussi gagné un tremplin pour le 2e Ep, pour les Nocturnes de Saint Brieuc.
Gaspard : on est plus un groupe de live, je pense qu’on préfère faire faire de la scène, du coup c’est un outil pour pouvoir faire plus de concerts.
« Peut-être qu’il manque des structures à mi-parcours »
■ Il y a des musiciens qui soulignent qu’il manque des lieux à Rennes, des gens qui trouvent qu’il y a un manque de dynamisme. Vous rencontrez des difficultés de votre côté ?
Antoine : on a pas mal joué à Rennes, avec beaucoup de lieux qui ont été cool avec nous.
Gaspard : moi je réfléchirais plutôt à la problématique du prix; je vois pour les dates qu’on fait à Paris on a du mal avec la rémunération. Je pense qu’au niveau des concerts en ville, si t’as pas déjà un bagage c’est difficile de lancer le truc. Louer une salle ça peut être coûteux, jouer dans un appartement c’est pas possible pour les voisins…
Antoine : nos premiers concerts on les a faits à Rennes, pour les groupes qui émergent je pense qu’il y a des villes plus difficiles qu’à Rennes. Après nous on est un groupe intermédiaire, ni le groupe d’ados ni le groupe confirmé, peut-être qu’il manque des structures à mi-parcours.
Gaspard : sachant qu’on est 8 et qu’on arrive à jouer c’est qu’on peut trouver des lieux de Rennes à Nantes. Mais c’est plutôt la question de la rémunération qui est compliquée.
Antoine : bon au final on répond pas du tout à ta question !
■ Si si il y a des interrogations intéressantes, notamment sur ce que les gens sont prêts à mettre pour la culture, avec les évènements à prix libre ou le crowfunding.
Antoine : il y a un esprit qui fait que les gens pensent que c’est une opportunité de jouer chez eux, on leur doit presque des choses, en bouffant à nos frais, en emmenant tout le matériel. C’était plutôt ce point-là que je voulais souligner.
■ Pour conclure, quel serait votre dernier coup de cœur musical ?
Antoine : tout le monde m’a beaucoup parlé d’Escort qui est passé aux Trans, du coup j’ai fini par écouter et j’aime bien, de la disco funk avec une chanteuse énergique.
Gaspard : en ce moment j’écoute beaucoup le dernier album d’Oxmo Puccino. J’ai découvert d’autres choses… mais je me rappelle pas du nom !
Cheddar Costar en concert à Rennes le 24 janvier 2014 au Hibou Grand Duc (rue Dupont-des-Loges) pour un set acoustique
et le 30 janvier 2014 à l’Ubu pour Jeudi non au Sida