Drame tiré d’une histoire vraie, Philomena est le nouveau film de Stephen Frears. Un fait de société déjà traité au cinéma, qui s’avère ici ponctué de quelques touches d’humour.
Un film qui tenait particulièrement à cœur à Steve Coogan, qui après avoir entendu l’histoire de Philomena a tenu à la raconter sur grand écran. Il s’en retrouve ici acteur, scénariste et producteur. Philomena Lee est tombé enceinte dans les années 50, déshonneur pour la famille, elle est envoyée dans un couvent pour accoucher et « expier ses fautes ». Son enfant est finalement adopté plus ou moins contre son gré et ce n’est que 50 ans plus tard qu’elle raconte cette histoire à ses proches. S’ensuit alors la recherche de ce fils perdu qu’elle n’a jamais oublié, avec Martin Sixmith journaliste, dans un voyage qui va lui permettre de retourner sur les lieux de son passé.
Ce docu-fiction, comme l’avait fait le film The Magdalene Sisters de Peter Mullan, dénonce l’horreur des couvents en Irlande qui s’apparentent plus à des prisons qu’à des lieux de confession. Et là où le réalisateur aurait pu tomber dans le pathos avec de la musique et des larmes, Stephen Frears comme souvent choisit la retenue et dévoile les faits suffisamment horribles pour ne pas être exagérés par des effets de mise en scène.
Steve Coogan joue le rôle du journaliste, Martin Sixmith. Il interprète parfaitement cet homme révolté et en colère face à cette histoire qui au fond représente ses réelles émotions sur ce sujet. Il est un peu l’exutoire du spectateur, il dit ou fait ce qu’on aimerait faire dans une telle situation. Pourtant il apporte également cette touche d’humour très british qui égaye un peu le drame. Judi Dench qui joue le rôle de Philomena est bouleversante en incarnant cette femme qui pardonne aux autres mais pas à soi-même. Elle est aussi très drôle en interprétant cette grande dame, intelligente mais peu cultivée. Elle est d’ailleurs pressentie pour le Golden Globes de la meilleure actrice, cérémonie qui se déroulera ce 12 janvier. Mais également celui de du Bafta et du prestigieux Oscar. Au vue de sa performance dans ce film c’est tout ce qu’on lui souhaite.
Article signé Amélie Chevalier.