Premier grand moment de ma jeune et courte vie d’étudiant: celui de ma « ô suprême » première interview. Alors oui, je vous entends déjà en train de hurler dans mes impétueux tympans : « Mais on s’en fout de ta vie, nous on veut voir ce qu’Hippocampe Fou a dans le lard ! » Je ne peux que compatir à votre douleur mais c’est mon article et je fais ce que je veux.
Bref, avant son Aquashow dans le cadre de la 14e édition du Festival Hippocampus qui se déroule chaque année à Clermont-Ferrand, j’avais rendez-vous avec ce cher « Monsieur Fou » et ses aquacolytes préférés, Céo et Dj Deska. Pris par le temps et le réglage des balances (l’interview a été donnée une heure et demie avant le début du concert), Dj Deska n’a pu nous rejoindre. Ce qui, je vous rassure, n’est pas bien grave au vu de la prestation du Dj le soir même et de la composition des réponses de cette équipe de choc. Après cette présentation amicale, place au jeu des questions-réponses. L’occasion de parler de son dernier album Aquatrip, de créativité et de bulles fantaisistes…
Hippo et Céo bonjour. Bon, vu le trop grand nombre de questions que j’ai préparé, je vous propose de choisir entre deux nombres de mon choix. Ça vous va ?
Hippocampe Fou: C’est parti !
Céo: Ça me va !
On va commencer par toi Hippo si tu le veux bien : le 1 ou le 2 ?
Hippocampe Fou: Le 1.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ou pas suffisamment?
Hippo: Hippocampe Fou, rappeur aquatique et passionné de cinéma. Que dire d’autre ? On va dire que je suis un troubadour sous-marin. Ça me va bien ça.
Céo: Céo. Je suis l’aquacolyte d’Hippocampe Fou et de son monde délirant et aquatique. Je suis beatmaker, backer et également rappeur.
À ton tour Céo : 3 ou 4 ?
Céo: Euh 4. J’allais dire 5 en plus (rires).
On va parler du nouvel album Aquatrip que vous allez défendre sur scène tout à l’heure. Comment définirais-tu ce premier album? La question vaut pour vous deux.
Céo: Je vais laisser parler Hippo.
Hippo: C’est un album rempli d’images et de fantastique. C’est une expédition aquatique et onirique.
Céo: Pas mieux !
(J’abandonne mon jeu des nombres et pose mon « calepin » rempli de questions très… « scolaires »). Quel a été le déclic pour te dire « Allez je me lance, je sors un album ! » ?
Hippo: Déjà parce que je fais de la musique, c’est mon métier. Et puis j’estime qu’il faut partager son univers à travers un album puis sur scène bien sûr.
« Nous sommes là pour faire de la musique et pour créer. Plus il y a de connexions, plus nous sommes entourés d’idées. C’est super enrichissant. »
On va parler de Dj Deska qui est en train de régler les balances en ce moment même. J’ai su d’ailleurs qu’il était champion du monde de Deejaying. Comment est-ce que la connexion s’est faite entre vous ?
Hippo: On s’est connectés via un ami d’un ami. Céo et moi étions à la recherche d’un DJ, histoire que les aquashows aient encore plus de punch. Lorsqu’on a rencontré Deska, il avait plein d’idées pour dynamiser l’aquashow, c’est un super atout pour nous !
Et toi Céo, comment est-ce que t’as connu Hippo ?
Céo: C’est simple. C’était il y a deux ans. À la base, je rappais et composais dans ma chambre. Je suis tombé sur ce que faisait Hippo sur internet et je me suis dit : « Le bonhomme, il a un univers de fou ». J’appréciais sa manière de rapper et la mise en scène de son univers. Du coup, je lui ai envoyé des sons en lui disant : « Voilà, je te présente ce que je fais, si t’es intéressé je suis là. » Il a retenu un son, on s’est rencontrés et ça a donné le morceau « Le Condor et la Taupe » présent sur °°AQUATRIP°°. Depuis, on a continué ensemble.
Comment est-ce que vous fonctionnez ? Est-ce qu’il fallait que tu t’adaptes à l’univers d’Hippo ou c’était naturel de ton côté ?
Céo: Non, honnêtement je n’avais pas besoin de faire d’effort. On avait tous les deux plein d’idées en tête, je ne suis pas quelqu’un de figé et Hippo non plus. C’était facile.
Hippo: C’est ça, chacun peut avoir son délire, c’est pas le problème. Au contraire tant mieux ! Nous sommes là pour faire de la musique et pour créer. Plus il y a de connexions, plus nous sommes entourés d’idées. C’est super enrichissant. En plus, Céo a apporté une touche que j’avais pas. Il peut varier le ton de sa voix et monter dans des aiguës. Par moment quand il chantait, je le regardais en pensant: « Oooh le batard ! » (rires) Après, (il se tourne vers Céo) je parle peut-être en ton nom et tu me dis si je me trompe mais Céo a mis beaucoup de cœur dans ce projet et notamment sur cet album. Il a donné son avis, produit et arrangé pas mal d’instrus. Il a même participé au graphisme de l’album…
(Je le coupe très très légèrement) Spontanément ?
Hippo: En quelque sorte, chacun était libre de faire ce qu’il a envie. Il voulait le faire – pas de soucis. On a tous mis notre grain de sel après. Il n’y a pas de second rôle.
Céo: Pour moi, peu importe si je suis là pour faire un seul couplet ou que je sois en retrait pour faire les backs car au final, quand je suis sur scène pour l’aquashow avec Hippo, je suis super content d’être présent. Je me sens à ma place. C’est important et je pense que nous sommes complémentaires, aussi bien sur scène que sur cet album. »
(Céo part régler les balances en s’excusant.)
Hippo, j’ai remarqué que ton rap est très « théâtral » dans le sens où tu aimes beaucoup associer l’aspect visuel à ta musique. Est-ce que tu peux nous en dire plus là-dessus ?
Hippo: Oui c’est vrai, j’aime beaucoup l’image et notamment le cinéma. Plus particulièrement les films de Lars Von Trier qui se renouvelle à chaque fois… Dans un autre genre, je citerai « South Park ».
« J’aime l’idée que ceux qui me suivent soient surpris à chaque fois »
J’avais souligné ton « ovniprésence » sur la toile (voir chronique). Il suffit de taper « Hippocampe Fou » pour avoir beaucoup d’aperçus de ce que tu fais, de tes clips ou de tes « vidéoraps ». Est-ce que l’utilisation de ces plateformes numériques a permis de faire émerger ta musique ?
Hippo: Oui, je vois ce que tu veux dire. Après, je ne suis pas non plus le mec qui tweete toutes les 2 minutes mais je suis effectivement assez présent sur le net. J’aime bien proposer des univers différents à chaque vidéo. C’est pour cela que je travaille avec différents réalisateurs. L’idée c’est que les clips se suivent mais ne se ressemblent pas afin que ceux qui me suivent soient surpris à chaque fois.
(Céo est revenu) Pour conclure, quels sont vos projets futurs ?
Céo: « Pour ma part, je rappe à côté. J’ai un EP qui est sorti avec 6 titres sous un autre pseudonyme «Félix Le H». Félix c’est mon prénom, Le H c’est chat en verlan et pour le rapprochement entre Félix et le chat… je pense que tu l’as compris. L’EP s’appelle « L’embarras du chat »*. Il est gratuit et disponible, y’a même Hippo qui participe sur un titre. Après on verra si je peux faire des choses, que ce soit pour rapper ou dans la composition avec Hippocampe ou autre.»
Hippo: « En ce moment, je suis plutôt concentré sur les aquashows à venir mais j’écris pas mal de nouvelles choses en pensant à l’après. Et cet après, ce sera sans doute un mini album qui fera la transition entre mon 1er album Aquatrip et le prochain. »
Merci beaucoup à vous Hippo et Céo ! Et bon Aquashow!
Hippo et Céo: « Merci à toi. »
* Note et conseil de l’auteur : écoutez « L’EMBARRAS DU CHAT »