15 ans de carrière, ça se fête, et plutôt que de sortir une compilation, Startijenn a monté  pour l’occasion un nouveau spectacle. El Taqa, ou comment tracer un pont entre la Bretagne et le Maghreb.

Inutile de présenter les brestois de Startijenn, qui ont tracé leur carrière en renouvelant une musique à danser digne d’ une lame de fond dans la rade de la ville qui les as vus se former. Une carrière en trois albums, à coups d’accordéon, de bombarde, de rock , et qui a eu la riche idée de marier ce fest noz aux échos rythmiques de la Casbah. Le résultat : un album live de neuf titres qui assoit cette création débutée en 2012 à La Carène.

Mêler un bal breton à de la musique algérienne pourrait tout d’abord apparaître comme une idée saugrenue; il est assez rare de voir un oud se promener avec une bombarde. Mais les musiciens ont toute l’énergie nécessaire pour ne pas tomber dans le traditionnel en superposition, mais plutôt d’allier les forces de leurs parcoures. D’un côté, Startijenn et son vent brestois. De l’autre, des invités; Sofiane Saidi pour un chant raï, et même du rap pour « Droug-red » qui invite aussi le breton au micro, Jérôme Kérihuel pour une touche de transe derrière ses tablas, Erwan Moal pour ajouter quelques cordes de guitare, et Erwan Volant à la basse pour appuyer le tout. Au final, neuf titres qui oscillent entre balades faisant une belle place à l’accordéon (« Noz ar zapaj »),  souk chaloupé (« Hir ») ou fusion aux rythmes explosifs (« Ketrou lekfar »).

Startijenn prouve avec El Taqa que la fusion a encore de beaux jours devant elle, et fêtera ses 15 ans ainsi que la sortie du disque lors d’un concert à Concarneau qui risque d’être mémorable.

Le site de Startijenn

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