A l’occasion du Funk prend les Rennes et de la sortie officielle de leur premier album Are you ready to crumble, rencontre avec Pierre-Yves Prothais, du groupe Gangamix. Un mélange de sonorités qui aime s’associer à d’autres formes artistiques.
■ Pierre Yves bonjour ! Peux-tu nous présenter ton parcours et le groupe Gangamix ?
Je suis percussioniste, batteur, de plus en plus multi-instrumentiste, car je commence justement dans le projet Gangamix et de ciné-concerts, à développer d’autres instruments, tels que la sanza, un luth du Niger, le gouroumi, la guimbarde. Je commence aussi à travailler la voix avec des textes parlés et des chants. Au départ l’idée principale de Gangamix est que je propose des rythmiques, que je construis à l’aide de samples, et des lignes de composition, dans lesquelles les musiciens invités s’insèrent et proposent leurs improvisations. L’instrumentiste qui joue le plus avec moi est Ronan Lhoumeau (plus connu sous le nom de Nounours !) qui est mon plus grand complice depuis 2009; il joue du bugle, de la trompette et du tuba alto. Comme moi il a aussi intégré d’autres instruments : claviers, conques, didjeridoo, des tuyaux qu’ils détournent pour confectionner des timbres musicaux.
■ D’où le sous titre du groupe « duo de matières sonores éclectiques » ?
C’est vrai qu’on a employé plein de définitions, et à force on s’y perd un peu ! C’est pour ça que je préfère parler au départ de musique groove, empreinte de musiques du monde, avec des tendances parfois afro, ou des côtés plus contemporains avec le funk et le rock. Tout est possible ! Sachant qu’on fait des clins d’œils à d’autres artistes lors des impros, comme Jean-Claude Viadère de la Réunion que j’aime bien, ou en suggérant des passages de textes d’Higelin.
La formule principale c’est en duo, mais nous invitons d’autres artistes. Ça peut être un peintre comme Heol, où on a eu de très belles expériences avec lui, peignant parfois sur des toiles transparentes de part et d’autre, ou des performances en extérieur. Prochainement on fera une soirée à Paris pour une soirée d’ébénistes.
■ Il s’agit de casser les frontières entre les disciplines; tu parlais de ciné-concert dans ton parcours ?
Les ciné-concerts ça n’est pas Gangamix, mais il y a un point commun, c’est que je recherche un fil conducteur dans ces projets; soit c’est le cadre où l’on va s’installer, ou selon si le public veut bouger je pousse le groove, s’ils sont assis aller vers des choses plus planantes.
■ L’album Are you ready to crumble était déjà prêt depuis un moment mais il ne sort qu’aujourd’hui..
Le disque est sorti en auto-produit en novembre 2012, et on a enfin un distributeur, Coop Breizh, donc la sortie officielle est le 5 octobre 2013. On joue à Rennes au Chantier pour le festival Le Funk prend les Rennes.
■ Ce sont eux qui vous ont appelé pour cette participation ? C’est un évènement qui vous semble important pour la vie culturelle rennaise ?
Oui nous avons déjà des contacts, avec Dj Freshhh et Marie Houdin de la compagnie Engrenage. Je ne suis pas tout le temps à Rennes, mais j’aime bien cette initiative là. Il y a eu une très belle édition l’année dernière, j’ai trouvé ça surprenant pour l’ambiance et cette année je trouve ça agréable, avec une édition dans la durée et dans différents lieux. C’est pas un simple évènement qui va marquer un temps fort pendant deux jours. Parfois sur Rennes je trouve que ça manque un peu de diversité, ou alors les évènements se chevauchent; je pense qu’il manque certainement un équipement en terme de petites et moyennes salles. Dès que la salle est trop importante on prend trop de risques, et ce serait bien de trouver des lieux avec une possibilité de s’auto-produire sans trop de contraintes.
■ Tu joues également au sein du groupe Matzik; quel est ce projet ?
Je joues depuis 2004 dans Matzik, qui est le projet de Matthieu Letournel. Il apporte ce qui est compositions, et ensuite on arrange avec batterie, guitare électrique, et pour le 1er album il y a eu la rencontre avec Claire Laurent qui est une « slameuse diseuse », on peut même dire poète, qui a une très belle écriture, Solenn Diguet, chanteuse, et Jean-Baptiste Tarot au saxophone. C’est un univers entre funk rock et jazz, une musique assez riche, sur laquelle se posent les textes de Claire Laurent.
■ Ton dernier coup de cœur musical ?
A l’international ce serait Mulatu Astatke. Sinon j’ai découvert Mazalda, qui est un groupe de Marseille excellent, un projet musical qui a une conception sonore dans le même état d’esprit de ce que je cherche : un mixage de styles.
Le site de Gangamix // Le site du Funk prend les Rennes
Gangamix sera en concert au Chantier à Rennes le 9 octobre, Matzik sera en concert au Grand Logis de Bruz le 28 novembre