Atelier et boutique de sérigraphie, Headshot Laboratory a ouvert ses portes en 2013. Freddy, tenancier des lieux a répondu à quelques questions autour de son activité et de ce local du 3 rue Saint Louis.
♦ Freddy bonjour ! Peux-tu nous présenter ton parcours jusqu’à l’ouverture de cette boutique ?
Freddy, 30 ans, illustrateur sérigraphiste ! C’est à dire que je dessine et j’imprime ! J’ai monté mon premier atelier chez moi en 2007 pour travailler avec des encres sans solvants, ce qui me permettait de travailler en appartement et d’élaborer mes recherches. J’ai fait une école de sérigraphie dans le Morbihan en retournant à l’école à 24 ans, auparavant j’avais commencé des études de menuiserie.
♦ Depuis quand cette boutique est ouverte et qu’y proposes tu comme services ?
Ça a ouvert en juin 2013, et je fais principalement de la sérigraphie sur t-shirt, pour des groupes, des artistes, d’autres boutiques. Selon l’activité je trouve des compromis entre la matrice à préparer pour une sérigraphie, la quantité, j’essaie de m’adapter pour utiliser la matrice jusqu’au bout. Si le logo ne prend pas toute la place sur la matrice, je vais pouvoir ajouter une signature, une carte de visite, quelque chose en plus qui permettra une économie et un pack plus complet. Rentabiliser au maximum la matrice d’impression.
Les produits qui sont ici sont des produits témoins; ça me permet de montrer mes dessins, mais ce n’est pas forcément ce que les gens prennent, ils viennent pour le rendu obtenu. Je fais donc de la sérigraphie, mais aussi du merchandising, ça va des tasses aux badges en passant par les autocollants.
♦ L’illustration on te l’amène ou tu proposes systématiquement quelque chose ?
On me ramène souvent le boulot, fait sous photoshop ou illustrator, et après je m’occupe de l’impression, séparer les couleurs et réaliser le produit ; je propose pas sauf si quelqu’un dès le départ a voulu une création de logo. Dans ces cas là je vais préparer ça à la main, je vais le dessiner. Mon style de dessin est plutôt skate trash donc c’est pas forcément ce que tout le monde recherche !
♦ En étant dans des visuels un peu trash comme tu le dis, c’est pas un peu risqué d’ouvrir une boutique de sérigraphie ?
Non, c’est pas forcément mes visuels que je vends mais plutôt la technique que j’ai développé. Si j’ai préparé quelque chose avec une base phosphorescente, les gens vont retenir ça, l’alternative du produit plus que « ah tiens c’était une araignée ». S’il faut que je me standardise pour ressembler à toutes les autres boutiques, ça m’intéresse pas, Headshot Laboratory c’est un ensemble, une façon de faire, de prendre le temps aux gens de leur expliquer le produit.
♦ Comment tu expliquerais le procédé de la sérigraphie pour ceux qui n’y connaissent rien ?
Un pochoir. En fait ce pochoir c’est un tissu, qu’on va appeler un écran, une matrice d’impression. Ce tissu, qui a un maillage, va laisser passer de l’encre là où on en a envie. Il y a réalisation de cette matrice, qui peut être manuellement, ou via une exposition à la lumière pour durcir une cire par exemple. En gros, c’est un pochoir sur un tissu et l’encre passe au travers là où il n’y pas de cire pour se déposer sur un support : t-shirt, papier, adhésif. Voilà pour le principe de la sérigraphie.
♦ Tu présente ton travail comme de la sérigraphie écologique. De quoi s’agit-il ?
J’imprime sans solvant. C’est à dire que toutes les encres sont à base d’eau; techniquement c’est plus dur à travailler, mais au moins je peux avoir mon atelier chez moi sans avoir un truc qui t’endort la tête, et aussi parce qu’on pollue déjà assez comme ça ! Les produits de nettoyage sont biologiques, je fais aussi de la récupération des encres. Il m’arrive de récupérer sur un pot avec des mélanges, pour imprimer mes t-shirt. Pour le noir certains mélanges ne se remarquent pas à l’œil nu; pour les couleurs tu peux pas t’amuser à avoir un pot de récup.
♦ Quels sont tes projets à venir ?
Un fanzine intitulé Fellow, un petit imprimé expliquant des techniques de sérigraphie, des plans basiques pour se faire une affiche, de la découverte d’artistes, d’illustrateurs avec qui je peux travailler. Je continue aussi mes recherches sur les encres, là je réfléchis à des outils « prêts à imprimer ».
♦ Est-ce que tu as un illustrateur favori ?
James Callahan de Barf Comics !
Le site de Headshot Laboratory