Un verre de vin, une cigarette, et des femmes qui passent. Le rappeur qui navigue entre Rennes et Angers sort ce mois ci son premier album intitulé Voir La Lune. Voyage à bord d’un ovni qui déroule son égo-trip dans la voie lactée.
Pepso Stavinsky c’est un peu un Bertrand Morane échappé de l’Homme qui aimait les femmes, qui aurait rencontré Charles Bukowski, et qui assis sur un banc, aurait demandé au premier mec qui passe « dessine moi une étoile ». Le jeune emcee n’est toujours pas sorti de ses années lycées (voire de ses années collège au vu de ses rêves de promenades intergalactiques) et s’offre donc un sample du Péril Jeune pour annoncer qu’il y est resté perché. Pour le faire redescendre, quelques grosses basses et des ambiances parfois industrielles comme sur « Les gens ne savent pas ». Un flow un peu blasé, qui cherche à en découdre avec la notoriété, l’industrie du disque, noyant ses interrogations à « l’apéritif » ou avec « un verre de vin »; un soupçon de jazz et de l’alcool, une méthode imparable pour séduire ? Pas si sûr, puisque le titre qui donne son nom à l’album « Voir la lune » sent plutôt la complainte du mec largué.
La jolie surprise du disque c’est le duo avec Oracy sur « Melocoton » qui rappelle les ambiances de Pat D et Lady Paradox; un univers feutré, presque léger, qui contraste avec beaucoup d’autres textes. Douze titres où les beatmakers ont la part belle, pas moins de neuf noms pour fournir les mélodies et le support rythmique. Des collaborations qui font naviguer l’album d’univers lunaires en désillusions urbaines, et qui laisse la plume voguer librement, du bitume à la lune il n’y a qu’un pas.
Voir la lune – Un album de 12 titres autoproduits – Sortie : 24 mai 2013 – Avec Pepso Stavinsky, Oracy, Safirius, Mr Lul (trompette) sur des prods de RezO, Koolkal, K.Oni, Soulsafir, Funkadhesive, Arzin, James Lega, LOS, et quelques scratchs de Dj Sleem