Tout le monde croyait les Sex Pistols disparus. Non non non, ils ont trouvé un comptoir à Rennes pour se réincarner, mis du picon dans leur guitare et des cuivres dans leur bière. Un mélange explosif pour des titres entre rage et fiesta dans les Balkans.
Forts d’une longue expérience scénique, les Monty Picon sortent début 2013 leur troisième album : Pas d’interférences ; alors si le son fait n’importe quoi, ce ne sera pas la faute d’un jack mal branché, et de toute façon ils hurlent bien qu’ils n’en ont « rien à branler ». Il serait trop facile de dire ça à propos de l’album, parce qu’il remue du début à la fin, avec de nombreux invités pour nous servir 12 titres qui flanquent une bonne claque. Allez barman, ressers-nous une pinte.
Tout commence par un banjo qui inviterait le far-west en plein milieu de la rue de la soif ; harmonica, bottes en cuir, la ville est trop petite pour nous deux. Alors les guitares dégainent, et c’est en chœur que les Monty Picon démarrent les hostilités. Sur un rythme 100 % anglais qui pose déjà l’ambiance.
King Dom Tom by MONTY PICON
Mais classer les Monty Picon dans la case rock punk serait bien réducteur. Même si la batterie et les guitares font la course sur le périphérique du rock, les cuivres apportent une touche qui font flirter les titres avec le ska ; et surtout les invités de « Pas de code » font intervenir la chanson, avec la voix de Mathieu Ramage (Silence), et le hip-hop avec Safirius (Micronologie). Sur la plupart des titres, impossible de ne pas penser à la Mano Negra ou à la multitude de groupes de rock chanson punk qui ont envahi l’Hexagone dans les années 90, mais les Monty Picon s’offrent un final balkanique avec « S’il en reste ». Mais oui il reste du picon, et le mieux serait d’aller le déguster en live. Les Monty Picon ont trouvé un cocktail qui leur est propre et qu’ils interprètent avec énergie, justesse, et pas mal de décibels.