A l’occasion de la sortie de leur premier album In manouch’ for love, rencontre avec le groupe des Joyeux Bordels. Entre rock et jazz, un groupe issu de différents univers musicaux qui gravitent à Rennes. Présentation de la formation en 9 questions avec le saxophoniste Jérémie Desaivres.
- Bonjour ! Peux-tu nous présenter le groupe des Joyeux Bordels ?
- Jérémie : Nous sommes cinq musiciens, Jérémy au au chant et à la guitare, Kentin à la guitare, Arthur à la batterie, Mathias Orain à la basse,et moi au saxophone et à la clarinette. On s’est rassemblés pour former un groupe à partir d’un projet du chanteur, qui est venu nous chercher chacun. Ça va faire trois ans que le groupe existe, le temps de le monter, deux ans plutôt consacrés aux concerts. On est partis dans l’idée que chacun ramène ses inspirations musicales pour faire ce qu’on a appelé du manouch’n'roll. Un duo basse batterie assez rock et du manouche par la guitare de Kentin, et la chanson française pour Jérémy.
- Du coup dans ce melting pot d’influences, les tiennes ce seraient plutôt lesquelles ?
- (rires) (réflexion) Mes influences.. Ça va aller du jazz avec des mecs comme Charles Mingus jusqu’à du Lofofora. C’est très vaste !
- Peux-tu nous parler un peu plus de ce premier disque ?
- Il y a seize titres sur In manouch’ for love, ça faisait quelques temps qu’on y réflêchissait. On l’a enregistré fin octobre début novembre 2012, au studio du Faune à Montauban de Bretagne. On avait un premier Ep au tout début du groupe, et ça nous plaisait plus du tout comme son, ça correspondait plus à ce qu’on faisait. Donc il fallait un nouveau disque à promouvoir. Pour le moment pas retour dessus puisqu’il sort officiellement ce soir ! (nb : l’interview a été réalisée peu de temps avant la soirée du 19 avril au 4bis)
- Justement quelle est la difficulté principale pour sortir un premier album ?
- Des sous ! Les difficultés c’est d’être aiguillé et encadré, avoir toutes les petites ficelles qui vont éviter de trop te planter. On est totalement en autoproduit; on avait un bon budget global donc du coup on savait vers quoi on allait, si on l’avait pas eu on aurait eu un disque moins efficace et moins bien produit en ne pouvant pas rester longtemps en studio.
- Ça n’est pas un peu risqué de sortir un disque en cette période difficile ? Le studio Passage à niveaux vient justement d’arrêter son activité..
- C’est un risque, mais ça reste un objet durable, personnellement je préfère avoir un disque physique. Le mp3 on ne peut pas y échapper, on sera aussi en numérique sur Deezer et d’autres sites musicaux en ligne. Mais dans le disque il y a le livret, l’univers du groupe, ça n’est pas comparable.
- Avec ce disque sous le bras, quels sont les projets à venir ?
- On a déjà une petite quinzaine de dates de prévues, on démarche aussi pour jouer à partir de l’hiver prochain; mais d’ici fin juillet on a déjà quelques dates intéressants, comme La Dame de Canton à Paris au mois de mai. On rejoue deux fois sur Rennes, au Sympatic au mois de mai et pour la fête de la musique au Gazoline.
- Récemment un article est paru dans Le Point qui compare « Nantes la dynamique à Rennes l’endormie »; est-ce que tu partages ce point de vue, au niveau des musiques actuelles ou du secteur culturel à Rennes ?
- Je n’a pas lu cet article, mais je ne trouve pas spécialement que Rennes soit endormie ! Il n’y a qu’à regarder les agendas et les possibilités de sorties ou d’évènements chaque semaine, avec beaucoup de lieux de diffusion. Après on connaît tous les difficultés du secteur culturel, mais à Rennes il y a quand même beaucoup d’évènements. Question épineuse…
- Ce soir vous jouez avec Fatras et Rue d’la soif; quelle est votre relation avec ces groupes ?
- Fatras on avait joué il y a longtemps avec eux, avec Le Ptit son à l’époque, on s’était rencontrés à Fougères je crois. Après on est aussi un peu tous fourrés au Gazoline, où tout le monde peut se croiser régulièrement, avec des affinités et des connaissances communes. Il y a d’ailleurs un ancien de Fatras qui fait désormais partie des Monty Picon qui vient jouer ce soir au trombone.
- Ton dernier coup de cœur musical ?
- C’est pas forcément le dernier mais je réécoute très très régulièrement le titre Moanin de Charles Mingus.
Merci à l’équipe du 4bis et aux groupes pour leur accueil.