Les arts de la parole s’illustrent souvent en chanson, logique donc de retrouver le groupe Calico au 4bis à l’occasion du festival rennais le 18 avril. Leur dernier album La Mue sous le bras et les instruments aussi, retour sur un concert quasi intimiste.

Petite salle, petit comité, mais grandes chansons. A la guitare, Jean-Marie Le Goff, accompagné des musiciens du groupe, nous déroule ses textes, personnels ou non, sur des airs de ballades ou des compositions plus énergiques. Une oscillation entre électricité palpable et fragilité de l’acoustique, c’est finalement ce qui définirait le mieux Calico sur scène; les lampes installées ici et là et leur filament clignotant en témoignent. Ce sont majoritairement des chansons du dernier album qui seront jouées, de « La Faille » à « La Cachette », mais aussi un nouvel arrangement pour « Posé là ».

Le public, silencieux, écoute les mots. Les mots cachés sous les couvertures, et les notes légèrement égrenées au clavier. Le public regarde aussi, les ambiances d’éclairage qui éclatent avec les accords de guitare. Le public, enfin, s’amuse, d’un faux départ du batteur, et ce n’est pas grave, car comme le répètera le chanteur plusieurs fois « on s’en fout on est chez nous ! ». Le groupe nous invite alors dans son phare, mais invoque surtout l’alchimie entre la poésie des textes et l’énergie de leur musique. L’énergie, ce sera aussi celle de la parole, prise pour contrer la déferlante homophobe qui court sur le pays; avec « Deux anglaises », Jean-Marie Le Goff évoquait déjà l’homosexualité, en substance; ce soir là à Mythos, les mots ont été francs et directs contre la haine. Calico, groupe apaisé qui ne hurle que pour réveiller les mots et leurs rimes, pour les faire claquer au micro. Calico à Mythos, un concert apprécié, et dont le public se trouve grandement remercié « d’être là ». La preuve en images.