En tournée sous chapiteau, le groupe Electric Bazar Cie a réussi à transporter tout un public le 22 mars 2013 au Jardin Moderne. Entre balancements de genoux façon Elvis Presley, bal klezmer arrosé et rage d’un rock survolté, le quatuor a réussi à nous remettre les doigts dans la prise. Et le public a apprécié la décharge.
Sous le chapiteau, un homme chante un blues et plante quelques poteaux. Un étrange savant vient nous apprendre que la palourde Ming est la plus vieille du monde, un tour de trapèze à la lumière poétique, une planche à clous et quelques numéros forains, la troupe nous accueille dans l’univers de son dernier spectacle Avolo. Un monde forain qui correspond bien à ce concert itinérant présenté à l’occasion de leur nouveau 33 tours Seamen & Travellers. Et les hommes de la mer et du voyage ont su nous trimballer du fin fond de l’Amérique à une fanfare de Macédoine grâce à leurs titres hybrides et entraînants.
C’est avec la voix rocailleuse d’Etienne Grass que l’atmosphère balance entre vieux blues réarrangés, rockabilly sauce brestoise, ou une reprise flamboyante de « I put a spell on you ». C’est avec la clarinette et le saxophone de Guillaume le Guern que le public se promène in « The streets of Rethymnon » ou décolle illico pour la Bulgarie ou la Turquie. C’est grâce aussi au batteur Rowen Berrou et au contrebassiste Jonathan Caserta que les décibels prennent leur envol et que la rythmique s’amuse avec nos pieds.
Pendant le concert, ça fume, ça boit, ça danse, ça rigole et ça en prend plein les oreilles, tandis que défile la discographie du groupe : « Gorazde Blues » pour l’album Tamboo jusqu’au défilé de cannibales du dernier album; beaucoup de titres venant de Psychotiko (« On s’ennuie », « Je ne suis pas le bienvenu », « Struck by a millionaire »), jusqu’au final entonné par le public « Brest c’est Byzance » issu de leur premier album. Force est de constater que le groupe est généreux : vingt titres sans compter le rappel, plus d’une heure trente de musique. Le tout dans une ambiance conviviale qui fait péter les watts et partir en transe sans psychotrope. Tonnerre de Brest, vivement la prochaine !