Une tournée de près de deux ans pour l’un des groupes les plus doués de sa génération s’est achevée jeudi 13 et vendredi 14 décembre à la Péniche spectacle. Les Doigts de l’homme, ou ceux qui ne jouent pas de la guitare comme des manches.
Vendredi soir, la péniche est pleine et le quatuor entre au compte goutte sur scène. Le concert démarre, et le groupe qui s’était formé à Rennes au début de sa carrière avoue au bout de deux titres : « oui, nous sommes fatigués. Hier soir nous avons eu un accueil très.. breton. » Les bœufs de jazz manouche chez Ramon et Pedro, ça peut vous tuer un guitariste. Mais les réjouissances de la veille n’empêcheront pas le quatuor de jouer près de deux heures devant un public un peu trop confortablement installé dans des fauteuils moelleux.
Histoire de terminer une tournée qui repartira en 2013 avec un accordéon, Les Doigts de l’homme se sont permis un tour d’horizon de leurs trois albums, des calmes balades à leurs titres enjoués. Parce que le groupe aime jouer à toute berzingue comme pour « Métal hurlant » ou « Zinedine Tzigane », un titre qui montre l’art de dribbler avec des triples croches. Le groupe aime l’humour, dialogue à de multiples reprises, se permet une introduction post-moderne inventive et hilarante, mais sait aussi attirer l’attention sur d’autres sujets plus sérieux, comme la déportation des roms avec le cynique titre « Camping sauvage à Auschwitz ». L’interprétation au oud d’ »Identité nationale » remporte un franc succès, tout comme la reprise du « Poinçonneur des lilas ». Les Doigts de l’homme, même si certains exigeants peuvent leur reprocher de ne pas trouver de réel équilibre entre le calme et la tempête rythmique, savent manier le swing manouche avec talent, et surtout développent leur fort potentiel créatif.
Le groupe a également offert à son auditoire quelques titres de son nouvel album « Mumbo Jumbo » à paraître en février 2013, et qui sera à découvrir à la Mjc Bréquigny le 14 mars.