Un quartet emmené par une harpe et du jazz polonais de haut vol, l’avant dernière soirée du 23ème festival Jazz à l’Ouest offrait deux concerts de qualité, précédés des apéro-concerts du Conservatoire. Près de trois heures de musique ce jeudi 15 novembre où la voix a été mise à l’honneur.

L’utilisation d’une harpe comme instrument phare d’un groupe de jazz est peu conventionnel. C’est pourtant le choix de Laura Perrudin qui entraîne avec elle trois musiciens (basse, batterie, clavier). La jeune femme est de Rennes et pour pousser sa passion jusqu’au bout, une harpe celtique chromatique lui a été entièrement fabriquée. Du sur mesure pour des compositions uniques en leur genre. Laura Perrudin chante avec sa harpe, en adaptant des poèmes lus ici et là, principalement des auteurs anglophones (James Joyce, Oscar Wilde ou Edgar Allan Poe). S’ensuivent alors des ambiances brumeuses qui montent progressivement en puissance, donnant lieu à de belles envolées collectives. Une belle découverte que les passionnés avaient déjà rencontrés dans les salles de la ville.

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L’invité d’honneur de la soirée, c’était Grzegorz Karnas. Un chanteur polonais arrivé sur scène avec un air de ne pas y toucher, une gestuelle presque naïve, un air un peu absent, se tordant les doigts derrière son micro. Et pourtant. Ne jamais se fier aux apparences. L’ensemble piano, contrebasse, batterie avait commencé à installer un univers instable, foisonnant de dissonances. Et puis, d’un coup, l’éclaircie arrive par la voix et ses jeux, ses trouvailles sonores amusantes : un talent que l’auditeur croise trop rarement. Grzegorz Karnas a développé une approche personnelle du chant, alliant de multiples influences à des surprises mélodiques et rythmiques. Un travail soutenu par des musiciens hors pair qui nous laisse imaginer une scène polonaise riche en talent. Reprenant avec brio le célèbre Roxanne du groupe Police, Grzegorz Karnas a emmené le public pendant une heure et demie loin, très loin. Jazz à l’Ouest a du flair pour proposer pareille perle dans une programmation. Vivement l’année prochaine !