Pour terminer sa saison de résidence, la compagnie Lumière d’Août a remis sur les planches Hamlet and the something pourri écrite et mise en scène par Alexis Fichet, et montée pour la première fois en 2010. Une pièce qui baigne dans la sauce tomate et mouline allègrement les symboles et les références.
Hamlet est perdu, Hamlet est en fac de lettres en 2012 et il ne sait que faire pour sauver le monde. Il prépare ses idées sur le personnage d’Hamlet qu’il doit incarner, et ce sous la direction de Paul McCarthy, artiste contemporain réputé pour des œuvres trash (ne pas hésiter à aller se documenter sur l’artiste). Pour nous y préparer, un fac-similé d’exposition est proposé au spectateurs avant la représentation : Sophie la girafe baigne dans une marmite de sauce tomate et des panneaux nous rappellent quelques idées principales de la trame de Shakespeare. Oui, il fallait bien y venir, lorsqu’il s’agit d’Hamlet, c’est bien vers le dramaturge anglais et au fameux « To be or not to be » que nos références se dirigent. Spontanément. Et McCarthy vient détruire tout ça, parce que d’abord c’est « too boring », et qu’on s’ennuie, qu’il faut en venir directement au fait et que ce soit « exciting ». Le plasticien, dans un franglais souvent très drôle, se met alors à jouer du fumigène, n’hésite pas utiliser un château gonflable ou des ballons en forme de dauphin pour se lancer dans cette entreprise théâtrale. Dirigeant Hamlet et Ophélie vers des raccourcis ou des terrains à connotation sexuelle assumée, Hamlet and the something pourri monte alors une série de petites tableaux, réutilisant la mise en abime (du théâtre dans le théâtre), des thématiques actuelles mais également une bonne dose d’humour. Les passionnés de théâtre s’amuseront de l’utilisation des symboles et des nombreuses références qu’Alexis Fichet maîtrise et dont il s’amuse tout autant que les acteurs. Les autres découvriront quelques thématiques d’Hamlet et apprécieront une mise en scène décalée à l’ambiance kitsch. Mélanger la fiction, la littérature et le réel, ce Hamlet là n’a pas froid aux yeux. Attention, la sauce tomate, ça tâche !
Paul McCarthy : Thomas Gonzalez Hamlet : Yoan Charles Ophélie : Bérengère Lebâcle
Hamlet and the something pourri sur le site de Lumière d’Août