Après notre rencontre avec Anna Mermet, jeune plasticienne, il était normal que l’Imprimerie se rende sur les lieux de sa nouvelle exposition « Tentative d’épuisement d’un lieu porteño ». L’occasion d’aller se plonger dans son œuvre jusqu’au 30 septembre.
Porteño signifie « natif de Buenos Aires », et c’est la tête chargée d’images d’Argentine qu’Anna Mermet est revenue à Rennes après sa résidence en Amérique du Sud. Un nouveau détournement, une nouvelle série de dessins, toujours sur la répétition du geste, une exploration et des variations sur un même lieu ; l’artiste a ainsi présenté de nouvelles planches crayonnées. À nouveau, des piles de livres. Aucune surprise à la retrouver à l’espace lecture de la Maison bleue de Saint-Martin pour une exposition dévoilant ses nouveaux travaux, mais ressortant également des archives d’anciens ouvrages auto-édités, notamment autour d’un ancien voyage à Bamako. Là, le voyage devient texture, l’encre devient relief, les carnets de route sont pleins de textes, d’anecdotes, de réflexions, et d’illustrations variées. Même chose pour un petit ouvrage concernant l’Italie, qui tournerait presque à la bande dessinée, avec ses histoires amusantes, ses clins d’œil et ses découvertes.
L’impression de plonger dans un voyage qui n’est pas le nôtre, d’imaginer, d’inventer à notre tour un décor. Mais surtout d’apprécier la continuité de cette volonté « d’épuiser les lieux », toujours dans des librairies, des bibliothèques, où l’ombre de Georges Perec n’est jamais bien loin. Amusant de savoir qu’au mois d’août un hommage a été rendu à l’écrivain à Buenos Aires autour de l’ouvrage Espèces d’espaces. Mais l’espace à aller découvrir aujourd’hui, c’est bien celui d’Anna à la bibliothèque de Saint-Martin jusqu’au 30 septembre. Entrée libre.
Relire notre rencontre avec Anna Mermet.