Si Jean-Sébastien Bach avait su qu’au XXème siècle, il aurait été repris en jazz (Modern Jazz Quartet, Blues on Bach 1973), mêlé à de la musique africaine (Lambarena 1994), pour finir dans un trio classico-hip hop en 2012, qu’aurait-il dit ? Il n’aurait sûrement rien compris à ces nouveaux termes musicaux, et il aurait peut être ri; Miss White & the Drunken Piano s’amuse d’ailleurs avec « Back Bach », l’un des titres de leur deuxième album Same Same.
Après avoir sorti un premier album qui n’est pas passé inaperçu pour les petits curieux de la scène alternative française, ils reviennent nous livrer douze titres dans la veine qu’ils ont choisi : un savant mélange entre piano classique, human beat box et chant jazz-pop. A priori très rythmique comme « Bitter better » qui frise le disco-pop, le phrasé vocal de « Break Breath », les chorus jazzy de « Her hair », l’album se fait aussi planant avec le plus léger « Sail sale ». Comme à l’écoute de leur premier opus, une seule impression : impossible d’étiqueter Miss White and The Drunken Piano. Soit, le piano bourré accompagne une blanche voix, mais quand même, un véritable melting-pot de genres si bien associés que le disque s’est placé en sélection Fip.
Back Bach, dont nous parlions au début de cette chronique, est un bon exemple de leur travail; une harmonie simple, un clavecin qui fait des variations et une basse glissante qui se transforme en basse continue, et par dessus du beat box et une voix qui rappe avec des chœurs qui répondent, comme dans un album de hip-hop US traditionnel. Miss White se moque éperdument des styles, ou plutôt non, elle joue avec pour créer son univers. Celui-ci parcourt des mondes nostalgiques (River Rover) ou bascule dans un rock plus lourd (Tail Tale) qui n’est pas sans rappeler le travail des Dresden Dolls. Same Same s’avère être un nouvel album surprenant et agréable, à découvrir de suite si ce n’est pas déjà fait.
Le site officiel de Miss White and The Drunken Piano
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Same same - Un album 12 titres sortis le 2 avril 2012 chez Adélie Prod