Viva Riva ! un thriller rythmé avec le Congo en toile de fond; à ne pas confondre avec la République du Congo dont la capitale est Brazzaville, l’histoire se passe ici à Kinshasa, République démocratique du Congo.
Les pompes à essence sont vides. Riva revient au pays, un camion chargé de barils d’essence. Ce qui fait de l’argent, beaucoup d’argent, et il est bien décidé à en profiter avec son meilleur ami. Le hic, c’est que César, l’Angolais élégamment sapé (à la manière du chanteur LKJ pour donner une idée) à qui il a volé la cargaison, est furax. Histoire de se simplifier la vie, notre héros s’entiche de la superbe femme d’un caïd local, Nora. Là-dessus se greffent un gamin des rues débrouillard, des familles aux abois, une militaire prise en otage par la situation, un prêtre dont la foi rime plutôt avec valise de biftons. Des personnages qui se courent après, mais qui courent surtout après la même chose : le fric.
Comme le dit Nora à un moment du film : « L’argent est un poison, et tout au bout il nous tuera ». En effet, dans le film tous les personnages ont des rapports uniquement basés sur la monnaie, le confort auquel elle permet d’accéder dans un pays marqué par les conflits, et tout l’univers qui va avec : prostitution, trafic, corruption. Même l’idylle naissante entre Riva et Nora semble elle-même faussée par ces notions, même si quelques scènes nous laissent imaginer que quelques sentiments se retrouvent sincères.
Le réalisateur Djo Tunda Wa Munga réalise alors, non pas un brûlot politique sur le pays, mais bien un film d’action au scénario digne d’un Scorsese; la mise en scène aligne les rebondissements, tout comme les scènes de sexe et de violence. Pour notre plus grand plaisir, car l’ennui ne pointe pas le bout de son nez, les caractères des antagonistes qui se débattent comme des mouches dans une toile d’araignée sont suffisamment trempés pour accrocher l’œil à un moment ou à un autre. Le tout rythmé sur une bande-son passionnante comme l’explique très bien la chronique de Mondomix.
Viva Riva ! est un film noir qui racle la poussière des rues de Kinshasa, enchaîne les images crues, jusqu’à une fin totalement symbolique; mais la caméra appelle derrière ce décor violent et qui pourrait passer pour un total divertissement quelques pistes de réflexion qui vont au-delà du simple film de gangster.
